Six vols pour autant de victimes et toujours le même mode opératoire. Le 14 juillet dernier, un habitant du quartier des Arcades à Longjumeau (Essonne) de 23 ans a été interpellé. Les enquêteurs le suspectent d'être l'auteur de plusieurs vols à l'arraché commis sur des personnes âgées entre la fin du mois de juin et la mi-juillet. Présenté au parquet d'Evry-Courcouronnes, le jeune homme a de nouveau été écroué le 16 juillet dernier. Le parquet d'Evry a ordonné l'ouverture d'une information judiciaire pour vols aggravés.
Le suspect, qui a nié toute implication pendant sa garde à vue, venait de sortir de détention. Il avait pu bénéficier d'une réduction de peine supplémentaire et exceptionnelle en raison de la crise sanitaire. Une décision qui faisait suite aux mesures prises par le ministère de la Justice pour éviter la propagation de la Covid-19 en milieu carcéral.
Pour commettre ses forfaits, cet homme, confondu sur les caméras de vidéosurveillance, avait pour habitude de cibler les femmes qui sortaient de l'hôpital. Après les avoir suivies sur quelques mètres, il les agressait et s'emparait de leur sac à main.
Une victime traînée au sol
Depuis fin juin, ce scénario s'est joué à six reprises. « Le premier fait que nous recensons remonte au 29 juin. Deux autres ont suivi les 6 et 8 juillet », détaille une source policière. Parmi les victimes, âgées de 63 à 87 ans, une femme ne s'est pas laissée faire. « Elle a été traînée au sol sur plusieurs mètres, reprend le policier. Cela lui a valu une entorse et 21 jours d'incapacité totale de travail. »
Les jours suivants, les 10, 13 et 14 juillet, de nouvelles victimes viennent allonger la liste. Une surveillance est alors mise en place. Couplé à un travail d'enquête, ce dispositif permet aux policiers d'identifier un individu, résident du quartier voisin. Interpellé le 14 juillet, il est placé en garde à vue. Lors de la perquisition, les vêtements du suspect — correspondant aux signalements donnés par les victimes — sont retrouvés à son domicile.
En détention depuis janvier 2018, le jeune homme purgeait quatre peines, « toutes relatives à des vols avec violences », précise une source judiciaire. « Le mis en cause était libérable le 30 juillet, indique le parquet d'Evry. Sur décision du juge d'application des peines de Melun (Seine-et-Marne), il a bénéficié d'une réduction supplémentaire de peine exceptionnelle qui lui a permis de sortir de prison le 30 mai. »
«Quand on est âgé, on sait qu'on est plus vulnérable»
« Je suis très en colère, peste la maire Sandrine Gelot (LR). On ne peut être qu'excédé par cette violence. Surtout quand on voit les décisions de justice. Nous mettons de plus en plus de moyens dans nos polices municipales pour améliorer la sécurité, les habitants voient que les policiers travaillent sur le terrain mais on doit leur expliquer que les personnes interpellées ont été relâchées. C'est très énervant. »
Ce samedi, l'affaire est encore méconnue des habitants. « J'ignorais qu'il y avait eu des agressions à proximité de l'hôpital, souffle Solange, 64 ans. De manière générale, j'essaie d'être prudente… Je porte mon sac est en bandoulière pour éviter qu'on me l'arrache. » En centre-ville, Martine découvre elle aussi cette série de vols. « C'est regrettable mais que pouvons-nous y faire ?, interroge la septuagénaire. Quand on est âgé, on sait qu'on est plus vulnérable… Mais on doit bien sortir pour faire nos courses ou aller chez le coiffeur. »
Pendant le confinement près de 1000 détenus de Fleury-Mérogis ont bénéficié d’une libération anticipée. Pour une partie d’entre eux, la crise sanitaire et la crainte d’une propagation du coronavirus en milieu carcéral ont accéléré leur date de sortie. Pour les autres, il s’agit des remises habituelles accordées par les juges d’application des peines.
« Au 1er janvier 2020, il y avait environ 4000 détenus à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis, indique le parquet d’Evry-Courcouronnes. Le 16 mars, il n’y en avait plus que 3700 car 300 personnes ont été transférées à la Santé (Paris) où de nouvelles cellules étaient disponibles. »
Deux mois plus tard, le 11 mai à la fin du confinement, 1000 détenus supplémentaires avaient quitté leur cellule de Fleury-Mérogis. « Une partie d’entre eux a bénéficié d’une sortie anticipée en raison de la crise sanitaire, poursuit le parquet. Il s’agit de personnes en fin de peine qui n’avaient plus que deux ou trois mois à purger. »
Pour en bénéficier, un certain nombre de critères ont été définis. Parmi eux, ne pas être impliqué dans une affaire terroriste, criminelle ou de violences conjugales. Un bon comportement en détention était également requis. Généralement, cette sortie anticipée était accompagnée d’une assignation à domicile et les personnes libérées restaient sous le contrôle des parquets.
Parmi ces 1000 détenus, certains ont bénéficié d’une réduction de peine permettant une sortie anticipée. « Il s’agit des réductions classiques dont bénéficient les détenus, continue le parquet. Dans ce cas, ce n’est pas uniquement lié à la crise sanitaire mais les juges d’application des peines y ont été sensibles. »
July 21, 2020 at 12:35AM
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Essonne : libéré 2 mois plus tôt en raison du Covid, il dépouille des femmes âgées près de l'hôpital - Le Parisien
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