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Un mois après l'explosion au port de Beyrouth, l'enquête pointe la négligence des autorités - Le Monde

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Les décombres du port de Beyrouth, le 1er septembre.

Rumeurs, fuites et informations parcellaires scandent, depuis un mois, l’avancée de l’enquête sur la double explosion au port de Beyrouth, qui a fait au moins 190 morts, le 4 août. En l’absence de communication officielle, les Libanais en sont réduits à spéculer sur les pièces d’un puzzle, encore largement incomplet, avec le sentiment que ni la vérité ne sera faite, ni la justice rendue. Une vingtaine de responsables liés à l’administration du port et à sa sécurité, ainsi que trois ouvriers, ont été arrêtés. Le premier ministre démissionnaire, Hassan Diab, a été entendu, jeudi 3 septembre, par le juge Fadi Sawan, en charge de l’instruction.

La négligence des autorités du port, considérée comme l’une des institutions les plus corrompues du Liban, semble faire peu de doute pour expliquer comment 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium ont été entreposées durant six ans au cœur de Beyrouth. Les sources judiciaires et sécuritaires proches du dossier que Le Monde a interviewées, ainsi que les journalistes qui enquêtent sur l’affaire, pointent de nombreuses zones d’ombre et des questions encore en suspens. La cargaison était-elle au cœur d’un trafic de contrebande ? L’explosion était-elle accidentelle ou criminelle ? Les responsabilités s’étendent-elles au sommet de l’Etat ?

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Zone d’ombre

La première zone d’ombre concerne l’arrivée du MV Rhosus, avec à son bord le nitrate d’ammonium, dans le port de Beyrouth en novembre 2013. Parti de Géorgie en septembre avec pour destination annoncée le Mozambique, le cargo sous pavillon moldave a fait escale en Turquie et en Grèce, avant de rejoindre le Liban. Il devait y charger une cargaison supplémentaire, selon son capitaine Boris Prokoshev. Il s’agissait de machines d’études sismiques que le ministère de l’énergie et de l’eau, alors dirigé par Gebran Bassil, le gendre du président Michel Aoun, devait renvoyer en Jordanie. M. Bassil a affirmé, par la voix de son avocat, n’être pas intervenu dans le choix du navire.

La cargaison n’a pas pu être embarquée sur le vieux cargo surchargé. Constatant d’importants problèmes techniques, les autorités portuaires l’ont empêché de reprendre la mer. Il a été saisi, en décembre 2013, à la suite de plaintes déposées au Liban par deux sociétés réclamant au propriétaire du Rhosus le recouvrement de dettes. Ce dernier a été identifié comme étant le Russe Igor Grechushkin, résident à Chypre. Mais, le 21 août, un rapport publié par l’Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP) a semé le doute. L’OCCRP a établi que le bateau appartenait au Chypriote Charalambos Manoli. Ce dernier a assuré à la presse l’avoir vendu en mai 2012.

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September 04, 2020 at 11:46AM
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